Cela faisait quelques jours que tu avais réouvert les yeux, maintenant. Beaucoup de choses s’étaient passées depuis ton réveil. La plus importante étant sûrement ta réconciliation avec Jae-ho. Lorsque tu t’étais retrouvé dans le fond de ce trou sous les décombres, tu t’étais rendu compte que tu ne pouvais plus vivre en essayant de faire semblant que cette situation entre vous, ne te touchait pas. Bien au contraire. Même si tu feignais l’indifférence devant lui, ta tentative de suicide à Jeju, ta main brisée et ta chute dans la mer, étaient bien les preuves que vos nombreuses disputes, te touchaient plus que de raison. Avec du recul, tu t’étais mis à comprendre Dae-hyun. Tu t’étais mis à comprendre les raisons qui l’avaient poussé à se suicider après que tu te sois comporté comme le dernier des imbéciles avec lui … Même si tu doutais que Jay puisse oublier aussi facilement toutes les choses qui vous avaient séparé, tu ne pouvais pas t’empêcher d'espérer qu’il le pourrait avec le temps. Surtout, maintenant, que tu savais que tes sentiments pour lui, étaient réciproques. Une nouvelle qui avait totalement bouleversé ton cœur. L’avoir à tes côtés sans pouvoir le serrer contre toi comme bon te semblait, t’était littéralement insupportable. Depuis ton réveil, tu n’avais plus qu’une chose en tête, un seul but, c’était de te rétablir rapidement. Si tu avais fait beaucoup de progrès très rapidement, depuis deux jours, tu ne voyais aucune amélioration. Les médecins et les kinésithérapeutes t’avaient expliqué à maintes reprises qu’en revalidation, il y avait toujours une sorte de palier. Autrement dit, un moment où l’on ne voit aucune évolution. Et toi, tu étais justement en plein dedans. Ce qui te contrariait. Toi qui voulais tant rentrer chez toi, tu voyais déjà ton séjour à l’hôpital rallongé, une fois de plus.

Alors que tu étais dans ton lit, au bord des larmes alors que tu broyais du noir en repensant à tout ce qui t’était arrivé récemment, tu entendis la porte de ta chambre s’ouvrir, laissant apparaître ton médecin, tout sourire comme à son habitude. Passant tes mains sur ton visage avant de te relever alors qu’il te demandait comment se porter son patient préféré, tu haussas les épaules en faisant la moue. « Comme quelqu’un qui aimerait rentrer chez lui, mais qui ne peut pas. » Au moins, ça plantait directement le décor. Pourtant, tu ne pus continuer à faire la moue devant la gentillesse de ce médecin qui t’avait pris sous son aile depuis ton réveil. Enfin… En réalité, il t’avait pris sous son aile bien avant. Dans ton sommeil, tu avais vaguement entendu sa voix et ses blagues qui parfois, frisaient le ridicule. Lorsque tu t’étais réveillé, tu l’avais remercié pour sa gentillesse et sa bienveillance à ton égard. Après tout, tu n’étais qu’un patient lambda, ce qui ne l’obligeait pas à prendre aussi bien soin de toi. Même si tu faisais souvent la tête, tu attendais toujours avec beaucoup d’impatience les visites de Ji-woo, qui ne manquait jamais de te ramener des petits remontants, comme le paquet de bonbons qu’il venait de te montrer. Souriant légèrement, tu posas l’une de tes mains sur tes lèvres. « Ne t’en fais pas ! Je serais muet comme une carpe à condition… Que tu en manges avec moi ! » Même si le jeune homme était plus âgé que toi, tu le tutoyais. Déjà… Parce qu’il te l’avait demandé et puis… Sans vraiment savoir pourquoi, tu avais la sensation que Ji-woo se comportait avec toi, comme un grand frère le ferait. Même si tu avais trouvé ça étrange au début, cela ne te dérangeait plus désormais. Bien au contraire.

Te laissant ausculter par le médecin, tu soupiras longuement à sa question. « Non, tout va bien… » Posant ton regard sur lui, tu tentas de l’amadouer avec ton petit visage d’ange. « Quand pourrais-je rentrer chez moi ? Je n’ai plus mal et… Je sais me débrouiller ! Je suis sûr que ce lit ne serait pas contre de recevoir une nouvelle personne qui aura plus besoin de lui que moi ! » Énième tentative désespérée. Ce n’était pas la première fois que tu tentais d’amadouer le médecin pour qu’il te laisse sortir. Malheureusement pour toi, toutes tes tentatives avaient été vaines jusqu’ici. En même temps, vu ce qu’il t’était arrivé, il était difficile de croire que tout allait bien pour toi, contrairement à ce que tu semblais prétendre. Même si tu venais de lui assurer le contraire, tu étais bel et bien pris de douleurs par moment. Surtout quand tu essayais de forcer un peu trop afin d’aller au-delà des limites que ton corps encore blessé, pouvait subir. Te laissant tomber sur ton lit après l’auscultation, tu soupiras une nouvelle fois. « Mes amis me manquent. Ma vie me manque. Ma maison… » Fixant le plafond longuement, tu relevas un peu ta tête en direction du médecin. « Je ne suis pas d’excellente compagnie aujourd’hui et je suppose que tu as beaucoup de travail… Alors, ne t’en fais pas trop pour moi ! » Qui tentais-tu de convaincre ? Toi ou lui ?

La patience … La patience n’était pas l’une de tes vertus. Bien au contraire. Comme un enfant trop gâté, tu avais tendance à vouloir tout et surtout, tout de suite. Que ce soit ta condition d’enfant unique ou le fait que tes parents t’aient toujours donné tout ce dont tu avais envie, tu étais un impatient dans l’âme. C’était d’ailleurs assez étonnant que tu aies tenu autant de temps avant d’avouer à Jae-ho que tu l’aimais … Que ce soit par peur d’être rejeté par celui que tu considérais comme étant ton meilleur ami, ou par simple envie de préserver votre relation, afin de ne pas le perdre, tu avais été bien trop patient. Aujourd’hui, il n’était plus question pour toi d’attendre une seconde de plus. Tu voulais sortir de cette chambre. Tu voulais rattraper le temps que vous aviez perdu à vous déchirer. Et surtout, tu ne voulais plus le lâcher. Le savoir à l’extérieur et toi ici, devenait de plus en plus insupportable pour toi. Raison pour laquelle, tu arboras une petite mine boudeuse lorsque le médecin te demanda une fois de plus, de prendre patience. Gonflant tes joues comme un enfant mécontent, tu finis par soupirer longuement avant de lui proposer de manger des bonbons avec toi. Après tout, puisqu’il te retenait prisonnier dans cette chambre, Ji-Woo pouvait bien se dévouer et t’accorder un peu de son temps libre. Du moins, s’il en avait. Esquissant un fin sourire, lorsque le jeune homme accepta ta demande, tu fus néanmoins surpris lorsqu’il approcha un bonbon. Ouvrant la bouche comme un idiot, tu te mis à râler gentiment, alors que tu mâchais la confiserie. « Hey ! Je ne suis pas un gosse ! Si tu veux nourrir des enfants, tu devrais te spécialiser en pédiatrie plutôt qu’en chirurgie, doc ! » Des paroles qui te firent doucement rire, avant que tu ne t’empares du paquet de bonbons afin d’en mettre quelques-uns dans ta bouche et de les mâcher bruyamment comme … Un gamin bien-heureux.

Pendant l’auscultation, tu avais tenté une nouvelle fois d’amadouer ton médecin, qui se montra une nouvelle fois intransigeant. Te laissant retomber dans ton lit comme une masse, après l’examen, tu finis par croiser les bras, montrant clairement que tu n’étais pas d’accord avec la réponse que venait de te donner le médecin. « Des séquelles inattendues ? Que pourrait-il m’arriver de pire que ce que j’ai déjà eu ? La dépression, c’est la seule séquelle dont je vais vraiment finir par souffrir ! » Un état que tu ne connaissais que trop bien et pour lequel, tu continuais à suivre un traitement. Malgré les années depuis le diagnostic, tu n’avais jamais réussi à totalement remonter la pente. À chaque fois que tu pensais en avoir fini avec cette maladie, un événement te ramenait automatiquement vers tes anciens démons. Tu ne sais pas vraiment pourquoi, tu lui avais avoué que ta vie et ta famille, te manquaient beaucoup, mais tu l’avais fait. Même si les personnes que tu aimais, venaient te voir très régulièrement, cela ne remplaçait pas le manque qu’ils laissaient à chaque fois que tu les voyais repartir. Reniflant doucement, afin de retenir les quelques petites larmes qui menaçaient de couler, un léger sourire qui sonnait très faux, finit par étirer tes lèvres. « Oui … Je suis bien entouré, même si je ne pense pas le mériter. Je sais que ces deux dernières semaines … Enfin non. Ces dernières années ont été très difficiles pour mes proches … Tout ce que je veux, c’est aller mieux afin qu’ils arrêtent de s’en faire pour moi … Je ne veux plus être une source d’ennuis et d’inquiétude permanente pour eux. J’imagine que de m’être retrouvé dans ce trou pendant deux jours sans pouvoir bouger et en voyant la mort en face, m’a fait réfléchir. » Même si toute cette histoire semblait tragique, au moins, elle avait eu le don de te faire réfléchir sur le sens que tu voulais donner à ta vie. Dorénavant, tu ne voulais plus être un poids pour tes parents … Pour Hana. Tu ne voulais plus être le centre de leur monde et être leur principale source d’inquiétude. Aujourd’hui, tout ce que tu voulais, c’était te remettre à vivre comme un jeune de ton âge et non plus, frôler la mort afin de te sentir vivant …

Secouant la tête en grognant après que Ji-Woo ait eu l’audace de t’ébouriffer les cheveux, ton sourire finit par réapparaître sur ton visage alors que tu tentais de remettre tes mèches rebelles en place. « Mais … Allez ! Tu sais combien de temps a passé l’infirmière ce matin pour me faire un brushing digne de ce nom ? » Relevant ton regard sur ton médecin, ton sourire prit la poudre d’escampette aussi vite qu’il était arrivé lorsque tu remarquas l’air tout à coup sérieux de ce dernier. Il avait quelque chose à te dire ? Il y avait quelque chose qui ne t’avait pas dit ? « Ji-Woo … Tu me fais peur ! Je pensais que j’allais bien … Ne me dis pas que je dois me faire réopérer ou suivre un autre traitement car ça sera NON ! Je veux rentrer chez moi … » Avais-tu fini par dire d’une voix inquiète. Pourtant, lorsque le jeune homme commença son monologue, l’inquiétude laissa sa place à la surprise et cela se lisait clairement sur ton visage. Les yeux écarquillés, tu essayais d’intégrer ce que Ji-woo venait t’avouer à l’instant … Il était ton frère. Enfin … Ton demi-frère. En réalité, la suite de ses paroles n’avait trouvé aucun écho dans ton esprit. Les seuls mots qui résonnaient, étaient qu’il était ton demi-frère … Comment cela pouvait-il être possible. « Non. Tu ne peux pas être mon frère. Mes parents sont … Américains et … C’est un couple parfait. Ma mère aime mon père … Elle ne l’aurait jamais … Trompé. » Oui, tes parents étaient un exemple pour toi. Ils s’aimaient et même s’il leur arrivait de ne pas être d’accord, tu ne les avais jamais entendu se disputer. Il était pour toi, la preuve que l’amour existait toujours dans ce monde. Alors comment Ji-woo pouvait-il insinuer que ta mère puisse aller voir ailleurs ? À moins que … Écarquillant encore plus grand tes yeux, tu finis par relever ton regard sur ton médecin, avant de poser l’une de tes mains sur tes lèvres. « Tu ne parles pas de ma mère adoptive mais … De la femme qui m’a abandonné à la naissance, je me trompe ? » La femme qui t’avait abandonné, n’avait aucune valeur à tes yeux. Pour toi, ta vraie mère était celle qui t’avait offert un foyer lorsque tu n’étais encore qu’un bébé et qui avait séché chacune de tes larmes, jusqu’à aujourd’hui. À tes yeux, celle qui t’avait donné naissance, n’avait rien d’une mère. Peut-être était-ce la raison pour laquelle, tu n’avais pas compris tout de suite les mots de Ji-woo. Secouant la tête afin de tenter de reprendre tes esprits, tu te sentis très bête devant cet homme qui se disait être ton frère et non plus, seulement ton médecin … « Je … Je ne sais pas quoi te dire … En réalité, je ne veux rien savoir de cette femme et … De ton père. Les seuls parents que j’ai, sont ceux qui m’ont élevé et qui ont été à mon chevet chaque jour depuis que je suis ici. Je n’ai rien à te demander. » Grimaçant légèrement alors que tu avais baissé un instant le regard, tu finis par te rendre compte que si, tu avais une question à lui poser. « Comment peux-tu savoir que je suis ton frère ? Tu as pu te tromper. Enfin … Tu as sûrement dû te tromper. J’ai été abandonné à la naissance et … Mes parents m’ont dit qu’il n’y avait aucune trace des personnes qui m’ont donné la vie, dans mon dossier. Je pense que tu dois me confondre avec quelqu’un d’autre … » Pinçant tes lèvres, tu fis attention à ne pas croiser le regard du jeune homme. « Je suis désolé, mais … Je ne suis pas ton frère. C’est impossible. » Si seulement tu savais combien c’était possible …

Les quelques mots prononcés par le médecin, t’avaient inexplicablement réconforté. Du moins … Un peu. Il avait raison. Tu n’avais pas demandé à chuter et à te retrouver enseveli sous les décombres lors du séisme. Quoi que … Tu l’avais peut-être cherché en voulant aller porter secours à des victimes qui se trouvaient dans le restaurant, alors que la zone n’était pas sécurisée. Enfin là n’était pas la question. Comme l’avait souligné Ji-woo, lorsque tu sortiras de l’hôpital, tu pourras enfin profiter de tes proches. Profiter de tes proches et surtout, chercher à te rattraper de tout le mal que tu avais pu leur faire au cours de ces dernières années. D’abord, tu serais un fils exemplaire pour tes parents. Des parents qui s’étaient toujours pliés en quatre, sacrifiant leur vie à ta cause. Que ce soit pour t’aider à réaliser tes rêves ou pour essuyer tes larmes, ils avaient toujours été là. Pour Hana, tu serais le meilleur ami qu’elle méritait. Après toutes ces années à veiller sur toi et à s’assurer que tu ne ferais pas de bêtises que tu risquerais de regretter, il était tant que tu prennes soin d’elle. Et puis, il y avait Jae-ho. Même si votre relation n’était pas claire, malgré votre réconciliation et l’aveu de vos sentiments respectifs, tu comptais bien t’accrocher à lui comme un petit koala pour ne plus jamais avoir à te séparer de lui. Tu l’aimais et tu comptais bien lui prouver que pour toi et ce, malgré les années, qu’il avait toujours été le seul et unique amour de ta vie. Tant de projets et de bonnes résolutions que tu avais eu l’impression de voir partir en fumée lorsque tu t’étais inquiété devant l’air grave de ton médecin. Heureusement, il finit par te rassurer très rapidement en t’avouant que la chose qu’il devait t’avouer, n’avait rien à voir avec ton état de santé. Qu’est-ce que ça pouvait bien être alors ?

Finalement, devant les aveux du jeune homme, tu t’étais demandé s’il n’avait pas été préférable que ses aveux soient des aveux sur ton état de santé, plutôt que sur ce fameux lien fraternel. Un lien que tu avais beaucoup de mal à croire. Si d’abord, tu avais pensé à l’infidélité de ta mère, tu avais fini par comprendre que ce n’était pas d’elle, dont Ji-woo parlait. Non. Celle qui avait été la maîtresse de ton père, était la femme qui t’avait donné la vie. D’ailleurs, ton médecin confirma que c’était bien de tes parents biologiques dont il s’agissait. Quel choc pour toi qui n’avais jamais cherché à retrouver la trace de ces deux personnes qui ne trouvaient aucune grâce à tes yeux. Raison , pour laquelle tu lui avais avoué que tu ne voulais rien savoir de cette femme et de ce père que vous aviez en commun. Est-ce que cela voulait dire que tu ne voulais rien savoir de ce demi-frère ? Tu n’en étais pas sûr. En réalité, cette révélation te brisait le cœur. Depuis ton réveil, tu avais appris à apprécier la présence à ton chevet de ce médecin totalement décalé, armé de ses blagues totalement stupides dont le seul but était de te remonter le moral. Tu lui avais accordé ta confiance, au point de lui confier que ta famille et tes amis te manquaient horriblement. Toi qui assurais toujours que tout allait bien en présence des gens que tu aimais. Se pourrait-il que le médecin ait agi de cette manière tout simplement parce que … Tu étais son demi-frère ? Finalement, la personne que tu pensais être la plus désintéressée, ne l’était pas. Alors c’est vrai, tu préférais croire que toute cette histoire n’était que mensonge, plutôt que de croire que Ji-woo était réellement du même sang que toi. Alors le regard baissé, fuyant complètement celui du médecin, tu t’étais contenté de l’écouter, totalement silencieux. Limite a-réactif. Toute cette histoire te semblait tellement dingue … Que ce soient les recherches effectuées par cet homme qui prétendait être soudainement ton père ou encore cette mise en garde que venait de te faire ton demi-frère, tout te semblait complètement … Irréel. « Tout ce que tu dis, n’a aucun sens. Pourquoi chercherait-il à me retrouver après plus de 20 ans, alors qu’il ne s’est jamais soucié de … Moi ? » Une question , à laquelle Ji-woo s’apprêtait à apporter une réponse …

Le médecin n’avait plus aucun rapport avec son père, qui l’avait fini par le déshériter. Affirmant qu’il était seulement là pour te connaître, tu finis par secouer la tête, alors que tu ramenais tes genoux contre ton torse afin de cacher ton visage. « Arrête. Arrête, Ji-woo. Je ne veux rien savoir. Tes paroles n’ont aucun sens pour moi. Pourquoi voudrais-tu connaître un enfant que ton père a engendré avec une autre femme, que ta mère ? Pourquoi voudrais-tu me connaître alors que rien ne t’y oblige ? Même pas ton père, puisque tu n’as plus aucun rapport avec lui …. ? » La suite des aveux du jeune homme, avait fini par te faire relever la tête, dévoilant les quelques larmes qui s’étaient mises à rouler le long de tes joues. Toute cette histoire te bouleversait beaucoup et malgré de nombreux efforts pour tenter de rester de marbre, tu n’avais pas pu empêcher la sortie de ces petites perles d’eau. « Je ne suis pas son fils et … JE NE LE SERAIS JAMAIS. » T’étais-tu mis à crier, sans vraiment t’en apercevoir. « Mes parents sont les seuls qui méritent ce titre. Ils m’ont recueilli lorsque je n’étais qu’un bébé. Ils m’ont élevé et m’ont aimé même dans mes pires états. Ils m’ont offert une vie de rêve et … Je les aime. De tout mon coeur. Je ne sais pas pourquoi ton père recherche un héritier pour te remplacer. Que ce soit à cause de l’argent ou de ses remords, cela ne change rien. » Secouant la tête vivement, tu tentas de calmer tes larmes. « Je ne serais jamais son héritier et encore moins, son fils. Je suis le fils des Lovell et ça le restera toujours. De toute façon, mes parents m’ont adopté de manière plénière puisque ces gens ont renoncé à leur droit lorsqu’ils m’ont abandonné à ma naissance. De plus, je suis majeur. Je n’ai rien à lui devoir et surtout, il n’a rien à m’imposer. » Grimaçant légèrement, tu posas timidement ton regard sur le médecin. « Je suis désolé que ce type soit aussi avec toi … Tu es son unique fils. Il devrait te choyer plutôt que de … Se déchirer avec toi … » Pourtant, même si tu te sentais désolé pour lui, tu n’étais pas sûr de pouvoir accéder à sa demande … Est-ce que tu étais capable d’accepter l’existence d’un demi-frère dans ta vie ? Tu n’en avais aucune idée et ton regard traduisait clairement le trouble qui sévissait en toi, en cet instant … « Je … Je ne sais pas. » T’étais-tu contenté de dire, très timidement. « Je … Quand j’étais petit, je rêvais d’avoir un frère et maintenant que je découvre ton existence … Je ne suis plus sûr d’en vouloir … » Depuis les révélations du médecin, tu n’étais plus sur de rien. « J’ai appris à te faire confiance et je suis très reconnaissant de tout ce que tu as fait pour moi … Que ce soit la façon dont tu m’as soigné ou toutes les fois où tu as essayé de me remonter le moral, je t’en remercie sincèrement … Seulement, maintenant que je sais qu’en réalité, tu avais un lien avec moi … Je me sens un peu trahi … Je t’ai accordé ma confiance et … J’ai l’impression que tu as jouée un rôle avec moi, simplement pour pouvoir m’approcher … » Ou peut-être que Ji-woo était comme ça avec tout le monde ? Que tu sois son frère ou non, ne changeait peut-être rien à sa façon de prendre soin des autres ? Si ? « Je ne veux pas être au milieu des disputes entre ton père et toi. Je n’ai rien à voir avec votre famille. Tout ce que je veux, c’est sortir d’ici et retrouver ma vraie famille. » Enlevant la couverture de tes jambes, tu tentas de sortir de ton lit. Mission encore un peu difficile pour toi. Au point qu’en essayant de te mettre debout, tu chutas au pied de ton lit. « Laisse-moi sortir. Je ne veux plus rester ici. Je veux rentrer chez moi. » Te remettant à pleurer sans même te rendre compte que les larmes inondaient tes yeux et ton visage, ta voix se brisa. « Si tu ne me laisses pas sortir de ton plein gré, je signerai une décharge. Je ne veux plus rester ici. » Tu ne voulais plus rester ici, avec ce demi-frère qui passerait son temps à te surveiller …