Cela faisait plusieurs jours ... Voir peut-être plusieurs semaines ? Non. En réalité, tu n'en savais rien. Sur cette île paradisiaque où tu avais décidé de prendre la fuite, tu n'avais plus vraiment la notion du temps. Allongé sur le sable, tu n'avais plus la notion de rien, en réalité. Ton regard posé sur le ciel, tu ne ressentais plus rien. Enfin si. Tu ressentais la brise fouetter ton visage. La sensation du sable dans tes cheveux. Les rayons du soleil qui chauffaient légèrement la peau de ton visage blafard. Ce sensation de manque qui s'infiltrait dans chacune de tes cellules, lorsque l'alcool commençait à s'éliminer. Autour de toi, un nombre incalculable de bouteilles. Des cadavres que tu avais vidés depuis ton réveil. Quelle heure était-il ? Tu n'en avais aucune idée. Totalement déconnecté, tu tenais dans ta main, une boite de médicaments. Un dérivé de Cannabis thérapeutique que tu prenais lorsque tu étais en crise. Lors de ton arrivée sur cette île totalement reculée du monde où régnait le silence et le bruit des vagues, tu avais fait une crise de SEP. Le stress ... Ton pire ennemi. Un déclencheur de premier choix. Par chance, tu avais une trousse de "secours" dans ta valise. Tu avais donc pris tous les médicaments présents afin de te soulager de ton mal. Ta crise avait duré deux jours. Pourtant, même si ton corps ne souffrait plus aujourd'hui, ton âme quant à elle, était à l'agonie. C'était la raison pour laquelle, tu avais décidé de continuer de prendre ces petits bonbons, parfois à profusion contrairement à ce qui t'avait été prescrit. Mélangés à de l'alcool, tu te sentais comme ... Déconnecté. Tu te sentais bien ... Etrangement bien, pour quelqu'un qui venait de perdre ses proches. Tu aurais aimé pleurer toutes les larmes de ton corps, mais ... Tu t'en sentais incapable. Au contraire, ce mélange explosif, anesthésiant ta peine, te donnait plutôt l'envie de .... Rire. Rire de ton état pitoyable. Rire de ta vie misérable. Ta vie n'était qu'une vaste blague. Une blague que tu ne voulais plus subir. Une blague que tu ne trouvais plus drôle ... Perdre Jun et Cami, t'était littéralement ... Insupportable. Tu ne pouvais pas imaginer ta vie sans eux. Tu avais déjà tellement souffert ... Pourquoi fallait-il que l'univers te prive une nouvelle fois, de deux personnes qui te rendaient vivant ? Après avoir fait tes adieux à la scène, tu avais sauté dans le premier avion qui partait pour ... Les Maldives.

Il devait être l'heure du dîner. Au loin, tu entendis qu'on cria ton nom. Sûrement la gouvernante qui s'occupait de la villa dans laquelle tu résidais. Enfin ... Résider ... Disons plutôt, dans laquelle, tu dormais et encore ... Le plus clair de ton temps, tu le passais coucher dans le sable, le regard perdu dans les nuages. A te voir ainsi, on aurait pu croire que tu attendais ton heure ... En fait, c'était peut-être ce que tu faisais, finalement. En tout cas, c'est ce que tu cherchais lorsque tu mis à nouveau, deux de ces cachets dans ta bouche, alors que tu venais d'en prendre, 15 min plutôt ... Une gorgée de tequila et voilà qui était fait. Cette thérapie te plaisait. Elle t'avait fait devenir accro à cette sensation de ... Liberté. Lorsque le mélange faisait effet, il t'arrivait de voir ton frère ... Jun .... Cami. Un tableau des plus heureux. Cela te semblait tellement réel ... En vérité, tu n'avais jamais été aussi heureux que dans tes délires. D'ailleurs, alors qu'un cri se faisait entendre, tu tournas ta tête. Ta vision était trouble, mais tu aurais pu reconnaître cette silhouette même en étant complétement aveugle ... Juny... Sans que tu ne comprennes pourquoi, une larme roula sur ta joue, alors que ton sourire s'étendait. Même si le jeune homme n'était qu'un mirage, tu voulais aller à sa rencontre. Te relevant de ton tapis de sable tant bien que mal, tu passas ta main dans tes cheveux en bataille. " Junyyyyyyy ! Je ... T'attendais justement ! '' Tu t'avanças vers lui en titubant. Tu avais l'impression que tes jambes n'existaient pas, ce qui te fit marcher ... Bizarrement. Comme si tu sautillais au contact du sable, trop chaud. Dans l'une de tes mains, ta vieille amie, la tequila. Quelques mètres plus loin, tu étais tombé dans le sable comme un gamin qui apprend à peine à marcher. Te relevant, tu adressas un grand sourire à ce Jun, que tu pensais irréel. " Junyyyyyyy ... Tu es venuuuuu ! Où est Man' ? J'vous attendais ! Hier ... Tu m'as dit que tu reviendrais vite ... Pourquoi est-ce que tu as mis autant de ... temps ? " Ton regard totalement perdu et déboussolé se posant sur cet ami, que tu pensais être une illusion, tu te mis à chouiner alors que tu finissais de vider la tequila. " Franchement, vous n'êtes pas sympa ... '' Laissant la bouteille plus loin, tu te sentis tomber une nouvelle fois. " Je pense qu'on devrait bouger ... Appelle un nuage. Le sable est trop mouvant par ici ... GROUILLE JUNYYYYYY ! J'vais être enseveli et devenir l'homme des sables, si ça continue ! Oh .... MAIS OUI ! C'EST CA ! " Te mettant à creuser dans le sable, sans te soucier de ce Juny, plus vrai que nature en réalité, tu te mis à crier comme un idiot. " VAZYYYYYY ! J'SUIS SUR QU IL Y A DES TUSKEN LA DEDANS. Wesh ... MONTREZ-VOUSSSSSSSS ! JE SUIS VOTRE PEREEEE TUTUTUTUTUTU " A cette imitation tout à fait pitoyable de Dark Vador, alors que tu tentais de chantonner la marche impériale et d'imiter son souffle ...

* Tusken = Hommes des sables dans Star Wars *

Ta vue était troublée. Les médicaments t’aveuglaient. Mais qu’importe. Cela n’avait aucune importance pour toi. A cet instant, si on t’avait posé la question, tu aurais sûrement répondu que tu préférais être aveuglé par tes excès plutôt que par ta peine. C’était d’ailleurs, la raison pour laquelle, tu avais pris la fuite tel un lâche. En vérité, tu aurais pu attendre. Tu aurais pu continuer à harceler les hôpitaux et les services de police. Tu aurais pu prendre un avion et atterrir dans une ville voisine. Tu aurais pu te battre et refuser l’idée de perdre les personnes qui comptaient pour toi. Au lieu de ça, tu avais préféré fuir. Fuir tes problèmes et surtout, la réalité. Avec toi, rien n’était gris. Tu n’avais aucun juste milieu. Voilà pourquoi tu avais préféré penser que tes amis avaient péri dans le séisme, plutôt que d’espérer qu’ils soient ‘’juste’’ blessés. Ton côté drama queen, n’était un secret pour personne. Toutes les personnes qui gravitaient autour de toi, savaient à quel point tu pouvais être extrême. Limite excessif. Ta décision l’était. Finalement, tu avais abandonné avant même d’avoir essayé de savoir ce qui était arrivé à Jun, Cami ou même Maddie. Cette plage sur laquelle tu avais élu domicile depuis quelques jours, était ton échappatoire. L’alcool et tes médicaments, l’unique thérapie qui apaisait ton âme. Le problème, c’est qu’avec le temps, il t’en fallait plus. Toujours plus pour avoir cet effet de ‘’lâcher prise’’ qui te plaisait tant. Si pour ne plus souffrir, il te fallait avaler une plaquette de pilules complète, tu le ferais sans hésiter. La gouvernante qui s’occupait de ta location, avait tenté de te faire attendre raison. En vain. Après tout, comment faire entendre raison à une mule qui ne veut rien entendre ? Mission impossible.

Complètement perdu dans ton délire, tu ne t’étais même pas rendu compte que Jun était bien … Là, devant toi. En chair et en os. En même temps, comment aurais-tu pu le deviner ? Depuis que tu avais commencé à te shooter avec tout ce que tu avais pu trouver, ton esprit se jouait de toi, malicieusement. Les hallucinations avaient d’abord été auditives. Les premiers jours, tu avais eu l’impression d’entendre la voix de ton frère. La voix de Jun. Plus tard, tu avais cru les voir. Maintenant, tu avais même l’impression de sentir leur présence lorsque tu tentais d’attraper leur main. Plus rien n’avait de sens. Pourtant, dans ton esprit, tout te semblait très clair et limpide alors que tout n’était qu’illusion. Comme ces fameux hommes des sables que tu tentais de chercher désespérément. Pourtant, en cet instant précis, tout te semblait réel. Après t’être rendu compte que tu ne pourrais pas dénicher ces fameux Tusken que tu semblais chercher depuis quelques minutes, tu te laissas tomber sur les fesses. Croisant tes bras contre ton torse et boudant comme un enfant qu’on venait de gronder, tu grommelas quelques mots à peine inaudibles. « Bande de fourbes ! » Sentant la présence de ce Jun que tu pensais sorti tout droit de ton imagination, tu posas ton regard sur lui alors qu’il s’était installé à tes côtés avant de te prendre … Dans ses bras. Wouah … Décidément, tes hallucinations avaient vraiment le don de t’étonner de plus en plus. « Junyyyy ! Tu sais très bien que je t’aime, mais … Je voulais voir Cami. Ne me dis pas que Man’ lui joue encore son petit tour de charme ? Sérieux … Je vais aller le noyer s’il continue à draguer ma nana. » Tentant de se défaire de son emprise, tu tombas nez à nez avec son visage. Mais … Pourquoi pleurait-il ? «  Mais Junyyyyyyyy … Pourquoi tu pleures ? Arrête de pleurerrrrrrrrr ! Depuis quand les anges ça pleure ? » Totalement à côté de tes chaussures, tu ne semblais comprendre qu’un mot sur dix.

Alors que l’illu’Juny venait de déposer un baiser sur ton front, tu te mis à sourire comme un idiot alors que tu posas tes mains sur ses joues. « Faut trop que je te dise. Si t’avait été une gonzesse, je t’aurais pécho direct mon petit Juny ! » Regardant autour de toi avec un petit air malicieux traduisant une connerie en approche, tu te mis à rire. « Mais on peut toujours remédier à ça ! » Sans crier gare, tu smackas le petit Juny. « Sois pas gênééééé ! Après tout, on est marié par la bible de l’Instagram sacré ! Viensssssss ! Faut qu’on aille fêter ça autour d’un verre.» Te relevant, tu te mis à courir tant bien que mal en direction de l’endroit où se trouvait les réserves d’alcool. Attrapant une nouvelle bouteille de téquila, tu l’ouvris et tu la levas en direction de Jun. « A notre santé ! » La portant à tes lèvres, tu la vidas d’un bon quart. Essuyant tes lèvres, tu eus une illumination. « C’est l’heureeeeeeee » L’heure de quoi au juste ? L’heure de reprendre un nouveau médoc afin de faire durer le plaisir. Te laissant tomber dans le sable, afin d’attraper une plaquette qui trainait par là, tu tiras deux pilules de leur emballage avant de les mettre directement dans ta bouche. « Bon Juny … Je te préviens. Il va falloir que vous vous partagiez ma garde avec Cami. Ou qu’on fasse ménage à trois. En vérité, ça me conviendrait mieux ! On pourrait même faire un mariage à trois ? J’aurai un mari et une femme. C’est troppppp cooooollll ! J’imagine trop Man’ obligé de jouer les témoins. Il va avoir l’air tellement ridicule dans un costard. » Explosion incontrôlée de rire alors que tu t’allongeais dans le sable …  

Les yeux ronds de ce Juny que tu pensais tout droit sorti de ton imagination, t’avaient beaucoup amusé. C’est vrai qu’en temps normal, tu ne te serais jamais permis de smacker ton meilleur ami de la sorte. Tu l’aimais beaucoup et sûrement trop, mais pas de cette façon-là. Juny, c’était un peu ton alter-égo. Ton meilleur ami, ton frère, et même, ton âme-soeur. Vous vous connaissiez depuis votre plus tendre enfance. Il avait été le témoin de tes joies, de tes peines et de ta descente en enfer lorsque tu avais perdu ton frère jumeau. Juny, c’était la personne qui avait amorti ta chute et qui t’avait aidé à te relever. Et même si tu n’étais pas du genre à exposer tes sentiments sur la place publique, tu ne pouvais pas nier ton attachement profond à ce petit bout d’homme pétillant et respirant la joie de vivre en temps normal. Voir les larmes perler le long de ses joues, t’avait contrarié l’espace d’un court instant. Raison pour laquelle, tu avais trouvé judicieux -sur l’instant- de tenter de plaisanter avec lui, pour lui arracher un sourire. À la place de ça ? Tu avais eu le droit à des « Arrête Mel », « Ressaisis-toi Mel ». Si tu n’avais pas été aussi à l’ouest et faussement, bien-heureux, il était certain que tu lui aurais tiré la langue, pendant que tu le traiterais de rabat-joie. Quoi que … Ça n’allait sûrement pas tarder à arriver, puisque cet ami que tu pensais imaginaire, venait de t’arracher ta bouteille de tequila des mains. Sérieusement ? Arborant ton plus bel air boudeur, tu avais croisé les bras avant de te lancer sur la plaquette de médicaments, qui trainait non loin de toi. « Rends-là moi. T’es pas ma mère, Juny. PUTAINNNNN » T’étais-tu mis à crier avant de t’enfiler de nouveaux cachets. Fermant fermement ta bouche, alors que Jun avait tenté de te les faire recracher, tu avais tenté de le pousser pour qu’il te laisse tranquille. Décidément, cette illusion de Juny n’avait rien d’amusant, ni de très plaisant. Ouvrant grand la bouche, tu l’avais nargué avant de t’allonger dans le sable. « Idiot. Je les ai avalées. TROP TARDDDDD ! »

Allongé sur le sable, tu avais eu la sensation que la terre s’était mise à tourner en dessous de toi. Une sensation franchement désagréable, qui te donna presque des hauts-le-coeur. La solution ? Fermer les yeux, afin de diminuer cette sensation de vertige. En réalité, tu aurais pu finir par t’endormir. D’ailleurs, c’était l’habitude que tu avais prise ces derniers jours. Trop à l’ouest pour retrouver le chemin de ta villa et de ta chambre, tu avais préféré élire domicile sur la plage. Bien que le sable soit bien trop chaud, brûlant ta peau au passage, lorsque tu t’endormais en plein soleil, tu te sentais bien. Cette fois aurait pu être comme toutes les autres, si tu n’avais pas entendu ce Juny crier après toi pour que tu te réveilles, avant de te mettre une gifle. Incapable de revenir, tes yeux ne s’étaient pas rouverts, malgré la force avec laquelle le jeune homme venait de te frapper. Complètement vidé, tu t’étais senti glisser dans un sommeil presque profond. Un sommeil, duquel tu aurais aimé ne pas te réveiller. En réalité, c’était ce que tu recherchais depuis quelques jours. Que ce soit une vraie tentative de suicide ou simplement un appel à l’aide, pour toi, le résultat était le même. Tout ce que tu voulais, c’était disparaître et ne plus ressentir la peine que te procurait l’idée de vivre sans les personnes que tu aimais le plus. Vivre une vie sans le sourire de ton meilleur ami, et sans les bras de celle que tu aimais pour te consoler, était complètement inenvisageable pour toi. Bien trop lâche pour passer à l’acte de toi-même, tu avais opté pour la manière douce. Tes cachets, tu les connaissais sur les bouts des doigts. Tu savais que leurs associations entre eux et avec l’alcool, seraient néfastes pour toi. Encore plus, depuis que tu t’étais mis à en abuser, prenant cachet sur cachet. Une épave. Bien loin de cet idole au caractère de feu. Voilà ce que tu étais devenu. Une épave qui était sur le point de couler. Littéralement.

La suite des évènements fut un vrai mystère pour toi. Tu ne te souvenais de rien. La dernière chose dont tu te souvenais, c’était de t’être allongé sur cette plage après avoir râlé sur ce fameux Jun, que tu pensais irréel, avant de sentir quelque chose de … Glaçé ? Sur toi. Un frisson violent te transperça. Dans ton délire, tu eus l’impression de te noyer, ce qui expliqua que tu te débattis un peu, avant de finir par ouvrir à moitié les yeux. Tout te semblait flou. Que ce soit la pièce dans laquelle tu te trouvais ou la silhouette qui se tenait devant toi, tout était flou. Tout était flou et tu venais de te mettre à trembler. Une chose était sûre. Vu la sensation désagréable de l’eau glaçée qui transperçait tes vêtements, te glaçant le sang au passage, tu n’étais -définitivement- pas mort. Essayant d’éponger un peu ton visage, tu fus surpris lorsque tu sentis une serviette sur ton visage, ce qui te fit pousser un cri. « PUTAIN. C’est quoi ce bordel ? » Des excuses s’en suivirent. Une voix qui te semblait lointaine et que tu n’arrivais pas à reconnaître. Serait-ce la gouvernante ? Comment avait-elle osé te traîner jusque dans cette douche et t’asperger d’eau glaçée, avant de poser les mains sur toi ? « Vous êtes renvoyée. RENVOYÉE ! » T’étais-tu mis à crier une nouvelle fois, alors que tes cris étaient étouffés par la serviette qui épongeait ton visage. Comme si ça ne suffisait pas, tu sentis qu’on tentait d’enlever tes vêtements. Te débattant une nouvelle fois, ce qui compliqua la tâche de la personne, tu finis par te laisser faire et te laisser conduire jusqu’à ce que tu pensais être un lit, après quelques minutes complètement lasse et surtout, épuisé parce que tu venais de subir…

Lorsque tu te réveillas le lendemain, tu eus l’impression d’avoir dormi pendant des jours et des jours. En réalité, tu avais dormi toute l’après-midi et toute la nuit. Il était 11 heures le lendemain, lorsque tu avais fini pour rouvrir les yeux. Gigotant un peu sous les draps, tu avais l’impression d’avoir été renversé par un camion. Tout ton corps te faisait mal. Ta tête tambourinait et te donnait l’impression de se débattre dans tous les sens, pendant que ton cœur cognait atrocement dans ta poitrine. Une nausée soudaine t’obligea à ouvrir les yeux et à te relever rapidement. Posant l’une de tes mains sur ta bouche, tu tentas de te concentrer pour éviter de te vomir dessus. La lumière du jour t’éblouissait et te brûlait la rétine. Cherchant à fuir, tu posas ta main libre sur ton front, afin de tenter de te faire un peu d’ombre. Non loin de toi, tu entendis du bruit. Du moins, un bruit qui ne ressemblait pas à ces horribles bourdonnements qui parasitaient dans tes oreilles depuis ton réveil. Posant ton regard sur cette personne qui semblait être assise non loin de toi, tu remarquas que ses traits te semblaient familiers. Bien trop familier. « Jun … Juny ? » Avais-tu dit d’une voix un peu pâteuse, limite audible. Ta gorge te brûlait affreusement. Pourtant, tu devais en être sûr. Cette personne était-elle réellement ton ami que tu pensais … Mort ? À moins que tes cachets fassent toujours de l’effet ? «  Juny ? C’est vraiment toi ? » Avançant un peu ton visage, alors que tu fronçais les yeux comme une petite mémé complètement myope, tu tentais toujours de savoir si le jeune homme était une illusion ou pas. « Junyyyyyyy … Tu es là ? Tu es vraiment là ? Où … J’hallucine encore ? » Ta voix s’était brisée sous le poids de tes derniers mots, alors que des larmes venaient de s’échapper de tes yeux, roulant le long de tes joues comme un torrent inarretable. À cet instant, bien que tu aies perdu l’espoir de le revoir depuis plusieurs jours, tu espérais vraiment que ton meilleur ami soit bien là, en chair et en os, sain et sauf.